La convocation devant la commission du titre de séjour est une étape cruciale du processus d’obtention ou de renouvellement du titre de séjour. Nous vous apportons quelques éléments d’explication
Publié le :
19/09/2019
19
septembre
sept.
09
2019
La Commission du titre de séjour
1/ dans quelles situations la commission du titre de séjour est-elle amenée à intervenir ?
Le préfet saisit pour avis la commission du titre de séjour lorsqu'il envisage :
- de refuser de délivrer ou de renouveler l'un des titres mentionnés aux articles L. 313-11 (carte de séjour temporaire « vie privée et familiale ») L. 314-11 et L. 314-12 (carte de résident valable dix ans délivrée de plein droit) à l'étranger qui remplit effectivement les conditions qui président à leur délivrance.
- De prendre une décision de retrait de titre de séjour à l’encontre d’un étranger au motif que ce dernier a fait venir son conjoint ou ses enfants en dehors de la procédure du regroupement familial.
- De refuser l’admission exceptionnelle au séjour d’un étranger démontrant sa présence en France depuis au moins dix ans
Ainsi, dans tous les cas, la commission du titre de séjour n’est saisie que lorsque le préfet envisage de prendre une décision de refus ou de retrait de titre de séjour. Il s’agit donc d’une étape très importante, à ne pas négliger. La réunion devant la commission doit être soigneusement préparée en amont, afin de mettre toutes les chances de son côté pour obtenir un avis favorable. Il est fortement conseillé, pour ces raisons, de se faire assister d’un avocat.
2/ comment la commission du titre de séjour est-elle composée ?
En vertu de l’article L. 312-1 du Code de l'Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d'Asile, la commission du titre de séjour est composée :
- D'un maire ou de son suppléant
- De deux personnalités qualifiées désignées par le préfet (en général lesdites personnes qualifiées sont issues des forces de l’ordre d’une part, et du secteur associatif d’autre part)
Le président de la commission du titre de séjour est désigné, parmi ses membres, par le préfet.
Le chef du service des étrangers de la préfecture, ou son représentant, assure les fonctions de rapporteur auprès de la commission. Il ne prend toutefois pas part à sa délibération.
3/ Comment se déroule concrètement la commission du titre de séjour ?
La préfecture adresse une convocation par voie postale, au moins quinze jours avant. Cette convocation mentionne bien entendu les date et heure de l’audience devant la commission, mais également les droits de l’étranger concerné, notamment le fait d’être assisté par la personne de son choix ou un avocat. Il est possible de solliciter le bénéfice de l’aide juridictionnelle d’une part, et l’assistance d’un interprète.
Le jour de la commission, le représentant de la préfecture présentera son rapport, c’est-à-dire qu’il exposera la situation de l’étranger convoqué du point de vue de l’administration préfectorale, en précisant les raisons pour lesquelles il est envisagé de prendre à l’encontre de l’intéressé un refus de séjour.
Selon les commissions, la parole est ensuite donnée à l’étranger convoqué, ou à son avocat, ou au président de la commission qui posera un certain nombre de questions afin d’éclairer les membres de la commission. Dans tous les cas, si l’étranger est assisté d’un avocat, ce dernier aura la parole afin d’apporter un autre point de vue sur la situation de son client, en mettant en lumière les éléments nouveaux et / ou les éléments marquant l’insertion personnelle, sociale et professionnelle, ainsi que l’importance des liens privés et familiaux. Il est parfois nécessaire d’apporter un éclairage juridique sur le dossier, les membres de la commission n’étant pas des professionnels du droit.
Ces derniers peuvent interroger l’étranger convoqué sur les motivations de son séjour en France, ses conditions de vie, la composition de sa famille, ses relations professionnelles etc… Sa connaissance de la langue française sera toujours vérifiée à cette occasion.
4/ Que se passe-t-il après la réunion de la commission du titre de séjour ?
A l’issue de la réunion, il n’est pas rare que la commission du titre de séjour rende son avis immédiatement, après quelques minutes de délibération à huis-clos. Certaines commissions ne le rendent toutefois qu’après plusieurs jours. Un procès-verbal est toujours transmis au Préfet, retranscrivant les débats, ainsi que l’avis rendu.
L’avis de la commission demeure toujours consultatif ; autrement dit, le préfet n’est jamais obligé de suivre cet avis. Il n’est pas possible de contester l’avis rendu devant le Tribunal Administratif. En revanche, il est parfois utile d’apporter des éléments complémentaires au dossier après un avis négatif et avant toute décision définitive de l’administration préfectorale sur le droit au séjour.
Rédigé par Rachid ABDERREZAK
Historique
-
Le changement de statut des étudiants
Publié le : 03/10/2019 03 octobre oct. 10 2019Publications du cabinetLe droit au séjour en qualité d’étudiant prend fin à l’issue du parcours d’études. Lorsqu’un étudiant étranger souhaite se maintenir en France pour débuter sa vie professionnelle, il doit obtenir un changement de statut et la délivrance d’un titre de séjour l’autorisant à travailler. En foncti...
-
La convocation devant la commission du titre de séjour est une étape cruciale du processus d’obtention ou de renouvellement du titre de séjour. Nous vous apportons quelques éléments d’explication
Publié le : 19/09/2019 19 septembre sept. 09 2019Publications du cabinetLa Commission du titre de séjour 1/ dans quelles situations la commission du titre de séjour est-elle amenée à intervenir ? Le préfet saisit pour avis la commission du titre de séjour lorsqu'il envisage : de refuser de délivrer ou de renouveler l'un des titres mentionnés aux artic...
-
Hébergement d'urgence : recours collectif devant le Conseil d'Etat
Publié le : 17/09/2019 17 septembre sept. 09 2019Droit de l'immigrationVingt-neuf associations ont déposé lundi un recours devant le Conseil d’Etat pour demander la suspension d’une mesure «discriminatoire» obligeant les gestionnaires d’hébergements d’urgence à transmettre à l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) la liste des réfugiés et deman...Source : www.liberation.fr
-
La régularisation après dix ans de séjour en France
Publié le : 17/09/2019 17 septembre sept. 09 2019Publications du cabinetTout d’abord, quand on évoque une durée de séjour de dix ans, de quoi parle-t-on ? La durée de présence en France est calculée à partir de la date précise d’entrée sur le territoire, et à défaut de preuve (notamment par la production d’un visa avec un tampon français), on partira de la première p...
-
Conséquences de la rupture de vie commune avec le conjoint français
Publié le : 10/09/2019 10 septembre sept. 09 2019Publications du cabinetNous avons vu dans un précédent article que le seul fait d’être marié avec un ressortissant français ne suffit pas à obtenir la délivrance ou le renouvellement de son titre de séjour. Encore faut-il, notamment, justifier d’une vie commune. Dès lors, quelles sont les conséquences concrètes d’u...
-
Suffit-il d’être marié(e) avec un(e) français(e) pour obtenir une carte de séjour ?
Publié le : 03/09/2019 03 septembre sept. 09 2019Publications du cabinetOn croit souvent qu’être marié à un(e) ressortissant(e) français(e) permet d’obtenir sans difficulté une carte de séjour. Ce n’est pas aussi simple ! 1 - La première carte de séjour Tout d’abord, il existe des conditions relatives à l’union elle-même. Il doit s’agir d’un mariage civil, à d...
-
Le fichier des mineurs isolés devant le Conseil constitutionnel
Publié le : 23/07/2019 23 juillet juil. 07 2019Droit de l'immigrationLes juges examinent ce mardi une question prioritaire de constitutionnalité, déposée par 22 associations, sur l'article 51 de la loi «asile et immigration» promulguée en septembre dernier...Source : www.liberation.fr
-
En cas de Brexit sans accord, la première délivrance d'un titre de séjour sera taxée à 100 €
Publié le : 11/06/2019 11 juin juin 06 2019Droit de l'immigrationEn l'absence d'accord sur le retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne, les ressortissants britanniques résidant en France ainsi que les membres de leur famille devront s'acquitter d'une taxe de 100 € au titre de la première délivrance d'un titre de séjour...Source : www.efl.fr
-
Grande-Synthe : la violation des droits fondamentaux des personnes exilées portée devant la justice
Publié le : 14/05/2019 14 mai mai 05 2019Droit de l'immigrationDeux personnes exilées, avec le soutien de l’Auberge des migrants, la Cimade, Drop solidarité, la Fondation Abbé Pierre, le Gisti, la Ligue des droits de l’Homme, Médecins du monde, le Refugee Women’s Centre et Salam Nord/Pas-de-Calais...Source : www.ldh-france.org