Suffit-il d’être marié(e) avec un(e) français(e) pour obtenir une carte de séjour ?

Suffit-il d’être marié(e) avec un(e) français(e) pour obtenir une carte de séjour ?

Publié le : 03/09/2019 03 septembre sept. 09 2019

On croit souvent qu’être marié à un(e) ressortissant(e) français(e) permet d’obtenir sans difficulté une carte de séjour. Ce n’est pas aussi simple ! 

1 - La première carte de séjour

Tout d’abord, il existe des conditions relatives à l’union elle-même. Il doit s’agir d’un mariage civil, à distinguer du mariage religieux et de toute autre forme d’union (par exemple du PACS). Cette union doit être soit célébrée en France, soit transcrite auprès du Service Central d’Etat Civil du Ministères des Affaires Etrangères. Enfin, il doit impérativement s’agir d’un mariage monogame.

Ensuite, pour obtenir une première carte de séjour temporaire « vie privée et familiale » en qualité de conjoint de français, il faut en principe être entré en France sous couvert d’un visa de long séjour (visa Schengen de type D). Lorsque le mariage a été célébré en France, on peut déroger à cette exigence à condition d’être entré en France régulièrement (donc sous couvert d’un visa), et de justifier d’au moins 6 mois de vie commune.

Pour obtenir une carte de séjour à la suite du visa de long séjour, il faut en tout cas que la communauté de vie n’ait pas cessé. 

Il est important de noter qu’en cas de violences conjugales subies par le conjoint étranger, la carte de séjour temporaire sera délivrée y compris si la communauté de vie a cessé avant la délivrance de la première carte. En revanche, en cas de décès du conjoint français, la loi prévoit le renouvellement du titre de séjour mais pas la première délivrance dans l’hypothèse où le décès surviendrait après l’arrivée sur le territoire mais avant la délivrance d’un titre de séjour.

Dans le cas particulier des ressortissants algériens néanmoins, la délivrance de la première carte n’est jamais soumise à la communauté de vie. 

Enfin, la situation du conjoint étranger et ses antécédents auprès de l’Administration vont parfois poser difficulté pour la délivrance du visa et / ou de la carte de séjour. Ainsi, la menace à l’ordre public peut toujours constituer un motif de refus. L’interdiction du territoire français, prononcée dans le cadre d’une condamnation pénale, ou l’interdiction de retour sur le territoire français, dont est généralement assortie l’obligation de quitter le territoire français, vont également faire obstacle à l’obtention d’un droit au séjour en France. Ces difficultés ne sont pas insurmontables, mais il est nécessaire d’engager des procédures pour obtenir soit le relèvement de l’interdiction du territoire, soit l’abrogation de l’interdiction de retour.


2 - Le renouvellement : 

Le renouvellement de la carte de séjour temporaire est toujours soumis à la communauté de vie. Certains accords bilatéraux prévoient les modalités de délivrance d’une carte de résident valable dix ans plus rapidement que ne le prévoit le droit commun : ainsi les ressortissants tunisiens et algériens peuvent obtenir une carte de résident après la première carte de séjour temporaire, alors qu’en principe il faudra attendre au moins trois ans à un étranger titulaire d’une carte de séjour temporaire ou pluriannuelle pour obtenir une carte de résident.

En cas de rupture de la vie commune dans les quatre ans qui suivent le mariage, la carte de résident peut être retirée par l’administration, à moins qu’un ou plusieurs enfant(s) soi(en)t né(s) de l’union concernée.

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